Le Pont de l'abîme
Dès 1855, un ingénieur français prédisait déjà la construction d'un pont jeté sur le Chéran entre Gruffy et Cusy, là où deux parois rocheuses se dressent de chaque côté du ravin, profond de plus de 90 mètres.
Mais il faudra attendre 25 ans pour que l'idée prenne corps, après moultes tergiversations quant à l'emplacement (on l'imaginait d'avantage à proximité de la passerelle) et inquiétudes financières.
En mai 1880, les conseils municipaux de Gruffy et de Cusy donnent leur plein accord pour la construstion du Pont de l'Abîme mais aux frais exclusifs de l'État et à l'aide de subventions ( les communes seront malgré tout amenées à contribuer en fonction de leurs ressources). Les dernières réticences financières de la part de Cusy seront définitivement levées en août 1885.
Les travaux débutèrent en juin-juillet 1887 et furent rondement menés, puisqu’on pouvait lire sur le journal local « L’Industriel Savoisien » du 7 janvier 1888 « Les travaux du pont de l’Abîme avancent rapidement. On espère qu’à la fin du mois de janvier les communes de Gruffy et de Cusy seront enfin reliées par un pont dont la construction hardie fera l’admiration de tous ceux qui le visiteront ».
Du côté de Gruffy, les câbles passent autour d'un pilier directement taillé dans la roche urgonienne très dure caractéristique du massif des Bauges. Pour tester la solidité de l'ouvrage 53 tonnes de sables furent répartis sur toute la surface du pont pendant 48 heures3.
La réception provisoire eut lieu le 11 février 1888 — des centaines de personnes vinrent admirer le pont — mais la réception définitive eut lieu le 25 mars 1891. Très vite le pont devint une attraction touristique majeure du secteur, depuis Aix-les-Bains et Annecy. Des voyages en calèche étaient organisés pour le service de la clientèle riche.
Dans la nuit du 15 au 16 août 1944, pour éviter la destruction du pont par les soldats allemands, les habitants du secteur démontent tous les madriers de chêne et les cachent dans les granges et les mazots. Ils seront replacés après la libération de la Haute-Savoie5.
L'ensemble du site et de ses abords est inscrit depuis le 26 juillet 1946.
La fête du centenaire de sa construction a été célébrée le 23 août 1987.
Le 20 juillet 2013, les coureurs du Tour de France, partis d'Annecy, ont emprunté le pont de l'Abîme, pour une étape à travers les Bauges (col des Prés, col de Plainpalais, le Revard).
Depuis lors, cette construction audacieuse fait l'admiration des milliers de visiteurs qui viennent à longueur d'année se pencher sur son abîme vertigineux.
Un aménagement judicieux de ce site en fait un atout majeur du tourisme de l'Albanais.
Le Marais des Mièges
L’intérêt en terme de biodiversité du marais des Mièges est connu et reconnu de longue date, en particulier en raison de la flore qu’il héberge. Sur les 188 espèces végétales connues, 13 présentent un intérêt patrimonial, c’est-à-dire qu’elles sont rares et menacées et qu’à ce titre, soit elles sont protégées, soit inscrites sur des listes rouges. Ces espèces sont en particulier liées à la présence des prairies humides autrefois exploitées. Mais la variété des milieux : mare, fourrés de saules, prairies et roselière est également favorable à une diversité de la faune, puisque le marais accueille aussi de nombreuses, libellules, papillons, batraciens, mammifères et oiseaux. Concernant les oiseaux, c’est le refuge de plusieurs espèces en forte voie de régression au niveau du département et qui trouve encore dans la roselière et les saules des lisières un milieu favorable pour nicher...
Depuis près de 10 ans, des actions de gestion localisées ont été mises en place par les chasseurs, et par la commune, pour éviter une trop forte progression des arbustes et du roseau sur les milieux qui étaient autrefois maintenus par les activités agricoles traditionnelles. Ces actions sont menées en suivant un document global de gestion du marais.
Après un travail d’actualisation des connaissances mené sur le terrain, un nouveau document de gestion est aujourd’hui en cours de rédaction pour définir, et planifier les prochaines actions à mener pour que le marais et son intérêt soit préservé, avec en parallèle un recherche des financements qui pourraient être obtenus...
L'église Saint Christophe
Salon l'abbé (curé de Cusy de 1909 à 1914 et membre de l'académie florimontane), l'église actuelle serait la quatrième.
"La tradition, écrit-il, place la première église sur les bords du Chéran, près du pont romain. Les anciens montraient encore les fondations sur un tertre situé au-dessus du moulin des Mièges, anciennement des Collomb". (abbé Martin; cahier n°2).
La seconde aurait été située sous les murs de l'ancien château, au sud, (cf-Franchises de Cusy de R.Gabion) et ce n'est que vers 1300 que la troisième aurait été construite sur l'emplacement de la chapelle du cimetière (chef-lieu actuel).
Cette dernière était située exactement à l'emplacement de l'église d'aujourd'hui mais orientée différemment puisque, selon les règles liturgiques, l'abside était à l'est et l'entrée à l'ouest (voir croquis).
Le registre paroissial précise qu'elle possédait, "au milieu, une fenêtre ogivale d'une rare beauté de sculpture, datant du 13ème siècle, ouvrage vraiment riche..." dont on ne retrouve nulle trace.
Saint-François de Sales, au moment de ses visites pastorales de 1606 et 1633 déplorera le manque d'entretien des chapelles attenantes et le mauvais état de la maison pastorale totalement ruinée par la négligence du curé, Louis de Sacconex qui ne réside pas dans la commune. Cette maison pastorale ou presbytère sera édifiée dans sa configuration actuelle aux environs de 1650 sur l'emplacement de trois autres maisons.
Les bouleversements de la grande révolution n'épargnent pas Cusy...
Le clocher de l'église est démoli et les cinq cloches de la commune seront menées au chef-lieu du district, Aix-les Bains. " Il aura fallu cinq paires de boeufs qui ont vaqué 2 jours chacun à quinze livres la paire, plus les journées des députés et des bouviers".
Les temps changent. La Restauration ramène les cloches mais celles-ci restent suspendues à un "clocher" formé de colonnes recouvertes d'un toit de chaume accessible de la main.
En 1836, on reconstruit un beau clocher. Les archives conservent une série de promesses de dons, comme pour le téléthon actuel. Cette reconstitution est entachée d'une série d'accidents : "le voiturier Collomb tombe dans le Chéran avec bois, cheval et voiture, le fils de l'architecte tombe de la pointe du clocher..."
L'église elle-même se trouve dans un triste état "elle est à plusieurs reprises rafraîchie notamment grâce à des legs, mais les moyens manquent et la reconstruction traîne car le conservateur refuse de vendre une partie de la montagne pour la finance." (cf. Passerelle n° 32, été 1998)
Finalement la reconstruction démarrera vers 1885 grâce à un emprunt communal de 48700 fr, une subvention de 10000fr du gouvernement et une allocation des Pères de la Grande Chartreuse.
Initialement destinée à la décoration intérieure, elle fut employée, par manque de fonds, à la réalisation de la travée manquante, à la suite d'un arrangement entre le curé Duchêne et l'entrepreneur Gibello.
Les vitraux et le maître autel furent payés par des dons privés.
L'autel de la chapelle de la Saint-Vierge, rénové depusi, provient de la chapelle de l'école normale de filles de Rumilly.
Entre la bénédiction de la première pierre (le 5 Avril 1886) et la consécration de l'église, dédiée à Saint-Christophe, Monseigneur Hudrisier, évèque des îles Seychelles, le 9 Juin 1882, six ans ont été nécessaires pour mener à bien sa réalisation. Entre temps la commune acheta une trentaine d'ares pour faire un nouveau cimetière utilisé à partir du 5 janvier 1889.
Depuis cette date, cette jeune centenaire a bénéficié d'aménagements intérieurs. Les réparations importantes ont surtout concerné le clocher qui changea de forme en 1925 et qui fut rénové en 1982.
La salle des oeuvres paroissiales a été construite par l'abbé Martin peu après son arrivée dans la commune. Il l'a voulue "vaste, bien éclairée, munie d'une scène nécessaire aux réunions afin de créer un patronnage pour les jeunes".
Histoire de clocher d'après le registre paroissiale
Le 11 août 1906, la petie cloche "Jeanne-Caroline" pesant plus de 300 kg, à l'issue d'une longue histoire fut bénie...
En 1844, le curé de Chainaz avait offert à ses paroissiens de leur laisser une cloche achetée par lui. Le maire de Chainaz avait refusé.
Alors, cette cloche ayant été achetée par la municipalité de Cusy, 50 hommes de Cusy étaient montés à Chainaz et avaient amené à Cusy la cloche qui fut fêlée en 1900.
L'archiprêtre de Saint-Pierre d'Albigny, croyant la cloche donnée par son grand oncle (le curé de Chainaz) voulut la faire refondre à ses frais pour en faire don à l'église de Cusy. Les inscriptions ayant déplu (parce-qu'elles ne mentionnent pas la municipalité), le conseil fit refondre la cloche aux frais de la commune.
Construite en 1886 sur l' emplacement d'une ancienne chapelle. Le clocher fut plusieurs fois détruit par la foudre.
La Chapelle de Lachat
La chapelle de Lachat fut construite vers 1700 à l'initiative des habitants du hameau de Lachat avec le soutien de l'abbé Jean-Claude Morel, prêtre de la paroise de Cusy. Dédiée à Marie, elle fut érigée sous le patronage de Notre Dame de Bon Rencontre et de Saint-François de Sales. Le Révérend Morel affecta à l'édification de la chapelle un revenu annuel et perpétuel de 30 florins, conséquence de la généreuse donation foncière qui lui avait été faite le 20 Octobre 1699 par le sieur François Charvet, riche propriétaire foncier de Cusy et administrateur au Souverain Sénat de Chambéry.
En échange, il demanda qu'à son intention soit dite tous les mois, et à perpétuité, "une basse avec un de profundis à la fin d'icelle à basse voix", outre une messe chaque 5 Août et le 29 Janvier, jour de la Saint-François de Sales.
Les descendants du Révérend perpétuèrent cet engagement et remirent l'argent chaque année lors de la fête de la Saint-André le 30 Novembre.
Le 17 Février 1853, les habitants de Lachat dotèrent leur chapelle d'une cloche fondue par les frères Bauquis de Quintal.
Les habitants de Lachat se rendaient à la chapelle en procession pour y demander la pluie, y faisaient des rogations (chapelets) pour bénir le blé. On raconte qu'un jour, la chaleur torride de l'été se transforma en pluie sur le chemin du retour...
Aujourd'hui encore, on fait dire, à l'intention de Marie, une prière chaque semaine du mois de Mai et une messe la dernière semaine du mois.
En 2003, les habitants de Lachat, propriétaires de la chapelle, décidèrent de créer une association pour la remise en état de la chapelle et la sauvegarde de ce lieu de prière.
Décidément, les siècles passent mais n'atténuent en rien l'attachement des habitants du hameau pour leur chapelle.
Pour l'anecdote, le propriétaire du château de Fésigny s'est inspiré de la chapelle de Lachat lors de la construction de la chapelle Sainte Philomène qui trône en face du château.
Les tableaux
Sainte Thérèse:
Thérèse Martin est née à Alençon en 1873. Elle n'a que 15 ans lorsqu'elle entre au carmeml avec une dispense spécialequ'elle a demandé directement au pape lors d'un voyage familial à Rome en 1887. Sa vocation: la conversion des pécheurs par ses prières et le don de sa personne à l'Amour miséricordieux. Dès lors, elle vivra l'existence cloîtrée et anonyme d'une carmélite ordinaire.
Atteinte de la tuberculose, elle meurtà Lisieux le 30 Septembre 1897 à 24 ans en laissant une autobiographie "l'histoire d'une âme". A sa mort, elle est quasi inconnue mais sa tombe devient très vite un lieu de pèlerinage.
Elle est canonisée en 1925 par Pie XI, déclarée patronne des Missions en 1927. Elle est fêtée le 1er Octobre.
Sainte Cécile:
Que Saint Cécile soit la patronne des musiciens est quasiment connu de tous. Mais pourquoi? Les explications à ce sujet sont souvent contradictoires.
Cécile aurait vécu vers la fin du IIème siècle, jouant un rôle très important au sein de l'église incitant de nombreuses personnes à se convertir et aidant le pape Calixte à organiser les premières paroisses de la vile de Rome.
Mais c'est bien plus tard, au VIème siècle qu'elle apparaît comme martyre dans la "Passion de Saint-Cécile". Son culte prend alors son essor au point que son nom figure au canon de la messe.
Quoiqu'il en soit, Saint-Cécile est, à l'époque moderne, la patronne de la musique sacrée à qui beaucoup de musiciens ont rendu hommage.
Elle est fêtée le 22 Novembre.
Le Château de Fésigny
Le château de Fésigny
Jusqu’en 1465, le château appartient à Rodolphe De Fésigny et ensuite à son fils Guy De Fésigny, lequel fut condamné et exécuté par le comte De Montmayeur, le 6 février 1465.
De 1465 à 1880, le château appartient aux successeurs de Guy De Fésigny, et pour finir à Charles Hector Vincent De Fésigny, décédé à Veyrier le 29 décembre 1874, et depuis cette date, à son fils Clément Marie Joseph Albert Vincent De Fésigny, lieutenant de vaisseau demeurant à Brest.
La mappe sarde de 1732 nous montre l’emprise du château de Fésigny. François Michel Devincent, seigneur de Fésigny est propriétaire du château. On y trouve un long bâtiment flanqué de deux tours carrées, l’une au sud (celle qui nous reste), l’autre au nord, un peu décalée vers l’est par rapport à la première. Le manoir aurait eu, alors, une surface double de celle qui subsiste. Pas de trace aux angles des tourelles puisque celles-ci sont existantes à partir du second étage carré, et non pas au sol. Autour du château, un muret (une enceinte ?) clos la cour qui se développe sur ses côtés sud et ouest. Une grange clos la cour à l’ouest de celle-ci tandis qu’au sud se développe un grand jardin. Une petite construction carrée, à l’angle de la clôture est de la cour et du jardin, est non identifiée, pourrait-il s’agir d’un four à pain ?
Du 25 mai 1880 à 1917, par acte notarié passé par devant Me Jean-Louis Grivaz, notaire à Annecy, M. Émile Duparc mandataire général de M. Clément Marie Joseph Albert Vincent De Fésigny, propriétaire du château de Fésigny, vend à M. François Rey et à Mme Françoise Ramus son épouse ledit château de Fésigny, ainsi que 5Ha, 30 a, 64 ca de terres attenantes, pour le prix de 10 000 frs, payables 5 000 frs comptant et 5 000 frs dans un délai de 6 mois avec intérêts à 5% l’an. Les propriétaires habitaient déjà le château en tant que fermiers de M. Vincent De Fésigny depuis de très nombreuses années, puisque leurs fils Jean Rey y est né en 1858 et Joseph en 1860. François Rey décède à Cusy au château en 1917 à l’âge de 93 ans.
Le cadastre de 1890 nous montre le même bâtiment, renforcé par une construction sur la façade sud, à droite de la tour d’escalier actuelle avec, au-devant de la façade ouest, une remise accolée à un bâtiment dans son prolongement. Rey François, fis de Joseph est propriétaire du château en 1890 (matrices cadastrales). Cette configuration générale se retrouve sur la photographie représentant ladite maison forte avec une remise en toit de chaume sur sa façade ouest. La tour de l’escalier y est arasée, couverte par le long pan sud de la toiture qui recouvre l’ensemble du bâtiment. La façade sud du corps de bâtiment ajouté s’élève alors sur trois niveaux, un étage de soubassement (?) accessible par une porte centrale, surmonté d’un rez-de-chaussée surélevé (une habitation ?) avec une porte, encadrée de deux fenêtres, ouvrant sur un balcon en bois, peut-être accessible par un escalier en bois (non visible) ; enfin un étage de comble avec une fenêtre centrale unique. La photographie date de 1900.
Depuis 1917 à 1953, le château appartient aux deux fils de François Rey, château et terres pour moitié chacun.
De 1953 à 1958, Joseph Rey étant décédé à Cusy, et Jean Rey étant décédé à Cusy en 1953 à l’âge de 95 ans, le château appartient alors aux héritiers directs, soit pour Joseph, Desbroux fille et gendre, et pour Jean les frères Brunier ses petits-fils.
En 1958, par acte notarié de Me Julliand notaire à Cusy, les Frères Brunier ont vendu leur part (la moitié) du château et des terres à M. Gaston Perrière, originaire et domicilié à Doucy-en-Bauges (Savoie).
De 1958 à 1963, le château appartient pour moitié chacun à Mme et M. Desbroux et à M. Gaston Perrière, et en 1963 ceux-ci vendent à M. Strauss le château dans l’état où il se trouve ainsi que quelques ares de terres attenantes.
Jacques Strauss, antiquaire, dans une lettre adressée le 12 août 1997 au Docteur Patrick Mathieu, propriétaire du château, précise qu’en 1963 il avait acheté ce château avec l’espoir de lui redonner vie […] C’est alors que nous avons subi toute la merveilleuse inertie des services administratifs, en principe capables de nous aider dans notre projet. Ce qui restait de la toiture est tombé durant l’hiver 64-65. Une brèche, très légère à l’origine, s’est profondément ouverte dans un des angles de la grande tour carrée. En juin 1965, à la suite des fortes pluies, les murs nord et est de la tour carrée se sont écroulées, emportant de magnifiques plafonds de la Renaissance et des cheminées. Nous n’avons pas eu le courage de continuer… Une photographie de 1965 montre l’état du château, éventré. Sur une photographie datant de 1972, nous constatons la présence partielle, dans le prolongement de la tour d’escalier, du bâtiment plus récent. A part les murs ouest et sud. Tout le reste a disparu, et, au nord, un squelette décharné livre au regard l’agencement interne des étages.
D’autres photos montrent l’état de la maison forte, avec une dégradation des accès depuis la tour d’escalier aux différents niveaux ; la partie rajoutée à droite de cette tour n’existe plus.
1974, achat par Léon Grosjean à MM. Roux et Debard. L’actuel propriétaire a reconstruit en parpaing de béton les parties les plus croulantes. Il n’a pas pu terminer son œuvre car il est décédé écrasé par son tracteur il y a quelques années, en 1983 (Jean Gonnet).
Le nouveau propriétaire, en 1996 est le Docteur Patrick Mathieu. En juillet 1998, le château retrouve son toit, construit par l’entreprise de charpente Michel Grosjean et J.-C. Lapérousaz de Cusy. L’escalier intérieur en colimaçon style Renaissance est entièrement reconstruit imitation molasse, les fenêtres retrouvent leurs meneaux Renaissance. […] La restauration de la chapelle intérieure du château a fait l’objet de soins particuliers. En 2003, construction d’une grande salle à vivre à l’arrière du château, là où s’élevait jadis une deuxième aile à plusieurs étages, aujourd’hui reconstruite en rez-de-chaussée. Elle reçoit une immense cheminée (plaque du foyer de Bretagne) […] une belle porte Louis XIV s’ouvre sur l’extérieur avec pour encadrement des pierres avec pointe de diamant originaires de Saint-Offenge et datées du XVe siècle.
Description extérieure
Les murs de la maison forte sont en molasse. L’appareillage de revêtement est à alternances d’assises irrégulières allongées à joints fins. Quelques trous de boulin n’ont pas été obturé. Sur les angles nord-ouest et sud-ouest, deux tourelles circulaires à deux niveaux, sur cul-de-lampe à plusieurs assises circulaires pénétrantes, sont situées au niveau de l’étage de comble et s’élèvent d’un niveau au-dessus de la toiture actuelle. Plusieurs baies à meneaux et traverses ponctuent la façade sud de la maison forte. Au sommet des murs plusieurs consoles et corbeaux supportaient vraisemblablement des éléments défensifs de type mâchicoulis.
La façade ouest possède un léger fruit en partie basse sur une faible hauteur. Plusieurs trous de boulin sont encore visibles auxquels s’ajoutent deux jours verticaux chanfreinés en partie basse (meurtrières ?). En partie haute, deux baies chanfreinées rectangulaires ouvrent dans l’étage de comble ; entre elles, une importante console à cinq assises en ressaut supportait vraisemblablement des mâchicoulis.Les tourelles ont plusieurs ouvertures, celle au sud en possède une à l’étage de comble, et deux au niveau supérieur, certaines sont repercées. Une corniche en molasse, placée au sommet des tourelles supporte leur toit conique recouvert d’ardoises, et coiffé d’un amortissement en fer blanc. Au niveau du dernier ressaut de la console centrale, deux corbeaux en pierre devaient supporter des éléments en pierre ou en bois ; curieusement ils sont fendus dans leur épaisseur ! Au niveau supérieur nous retrouvons, au droit des premières, deux corbeaux identiques.
Adossée à la façade sud, une tour d’escalier hors œuvre dessert les différents niveaux. Elle s’élevait jusqu’au sommet de la façade mais ruinée au niveau de l’étage de comble elle a été reconstruite, plus haute qu’elle ne devait l’être à l’origine (?). L’appareillage des façades de la tour d’escalier est identique à celui de la façade ouest. Plusieurs ouvertures rectangulaires en calcaire blanc éclairent la cage d’escalier ; à sa base, à l’ouest, une porte en molasse et moulurée, accessible par quelques degrés, permet d’accéder à l’escalier en vis tournant à droite. Sur le mur opposé une autre porte, plus récente, est en calcaire blanc. La tour est coiffée d’un toit en pavillon couvert en ardoise.
La façade sud de la maison forte ne possède pas de parement en pierre de taille, la maçonnerie, en moellons de molasse et autres, est rejointoyée ; la pierre de taille en molasse se retrouve au niveau des baies qui se superposent à tous les niveaux : porte en arc brisé au rez-de-chaussée, fenêtre haute et rectangulaire en calcaire blanc et à traverse au premier étage carré, baie géminée en molasse surmontée d’un petit fenestron en son centre au second étage carré, puis fenêtre en molasse pour le dernier niveau encadrée du bec d’une pierre d’évier (?). Au sommet de cette façade, un léger corbeau en sailli est peut-être le reste d’une console plus importante qui aurait été supprimée lors de l’ouverture de la fenêtre de l’étage de comble.
La façade nord, presque entièrement détruite a été reconstruite, avec l’aménagement de baies rectangulaires (deux pour les trois derniers niveaux) ; seul subsiste un étroit jour vertical obturé par une grille en fer forgé au rez-de-chaussée. Au sommet de la façade des hourds ont été réalisés.La façade est, entièrement reconstruite possède quelques baies à croisée et traverse en calcaire blanc remployées.Le corps de bâtiment principale possède un toit à longs pans avec croupe côté ouest couvert en ardoise.
Descriptif intérieur
L’édifice étudié comporte quatre niveaux : un rez-de-chaussée, deux étages carrés et un comble. La communication entre les différents niveaux s’effectue par l’intermédiaire d’un escalier en vis suspendu au noyau central inscrit dans une tour carrée hors-œuvre. Une première porte, en arc déprimé et chanfreinée en calcaire pour les deux premières assises puis en molasse, percée dans l’angle intérieur de la façade ouest de cette tour, permet d’accéder à l’escalier tournant dans le sens opposé des aiguilles d’une montre, et dont les premières marches sont en calcaire puis en molasse. La seconde porte, dans le mur opposé, est en calcaire avec encadrement chanfreiné et fine accolade plate pour le linteau.Au rez-de-chaussée, un placard en molasse est aménagé dans la mur d’échiffre de l’escalier, et une porte en arc brisé en molasse, aménagée dans le mur sud du bâtiment auquel est adossé l’escalier, ouvre sur une première pièce rectangulaire comprenant un grand placard mural en molasse, une fenêtre à coussiège rapportée. Une porte dans le mur Est communique de plain-pied avec le nouvel espace adossé contre le mur est du bâtiment ; cette porte est recomposée : les piédroits extérieurs comportent une fine colonne adossée sur l’angle avec une base prismatique et le linteau est droit.Depuis celle-ci, par une porte percée dans le mur ouest en arc brisé, on accède par le biais de trois degrés descendants à une grande salle « ancienne » où une cheminée rapportée est adossée au mur ouest du bâtiment ; les deux ouvertures verticales existantes dans ce mur correspondent-elles à celles qu’occupaient deux anciennes consoles de la cheminée primitive ? Dans le mur nord, une petite ouverture possède de grandes embrasures. L’accès à cette grande pièce s’effectue également depuis la façade sud où une porte en arc brisé, chanfreinée et en molasse, à l’exception de la première assise en calcaire, est aménagée.
Quinze marches sont nécessaires pour parvenir à l’étage carré auquel on accède par une porte en molasse, aux piédroits arrondis et au linteau souligné d’une légère accolade. On note la présence contre le noyau de l’escalier, au droit de la porte et sculpté en bas-relief, un écu orné des armoiries peintes des Fésigny (de gueules à la bande d’argent (ou d’or) chargée de trois étoiles de sable), partiellement effacées. Une étroite et haute fenêtre éclaire l’escalier sur son côté droit (à l’est) ; son encadrement en calcaire blanc est orné extérieurement d’un écu sculpté sur son piédroit droit aux armoiries des Fésigny.
La disposition de l’étage est identique à celle du rez-de-chaussée et des niveaux successifs : une première salle rectangulaire ouvrant sur une grande pièce située à l’ouest. Au niveau présent la première pièce est éclairée sur sa droite d’une baie à demi-croisée et congés en calcaire avec sur le sommet de l’appui un tore ; des barreaux en fer forgé formant rectangles protègent les deux baies superposées. L’accès à la grande pièce, s’effectue par une porte située dans la partie sud du mur de refend : baie en molasse à chanfreins et linteau à accolade. Dans ce nouvel espace, contre le mur nord, se trouve un ensemble d’éléments architecturaux qui semble en grande partie recomposée, rapportée (?), à savoir : une cheminée monumentale en molasse avec un faux-manteau à claveaux (assemblage autobloquant par emboîtements circulaires) encadrée de deux voûtes surbaissées dont celle de droite abrite un placard mural, le tout surmonté d’un bandeau mouluré continu. Une baie à coussiège, demi-croisée située dans le mur sud, est en calcaire avec un encadrement à cavet et congés.
Le second étage carré est accessible depuis l’escalier en vis par une porte identique à celle située au premier étage, au même emplacement, un jour étroit et vertical dans le mur sud, en calcaire et chanfreiné, éclaire la cage d’escalier. Le premier espace, est éclairé à droite par une croisée en calcaire à encadrement chanfreiné avec congés et à l’appui avec larmier. La porte d’accès à la grande pièce est en molasse, chanfreinée, avec tore, congés et linteau à accolade. A l’intérieure de celle-ci se trouve une cheminée rapportée et une baie à double coussiège en molasse éclaire l’espace : baie à meneau central, surmontée d’une lucarne horizontale de largeur inférieure et centrée, extérieurement moulurée (chanfreins, congés, tore pour l’appui)
L’étage de comble enfin, également desservi par l’escalier en vis a son premier espace avec un jour latéral droit. Aucun encadrement de porte, sauf celles des tourelles, n’est mouluré. La grande pièce, divisée en plusieurs pièces est éclairée par un jour en molasse situé sur sa façade sud, chanfreinée et comportant une embrasure avec coussiège. La façade ouest comporte aux angles une tourelle construite en molasse et accessible par un passage ouvert adossé au nu du mur intérieur et ne comportant donc qu’un piédroit à cavet et congé. Une canonnière est ouverte dans la tourelle nord, une fenêtre repercée, à la place d’une ancienne cotonnière ? dans celle située au sud. Deux fenêtres en molasse et chanfreinées sont ouvertes dans la façade nord ; celle au nord possède un coussiège dans son embrasure. Coussiège qui se retrouve également dans l’embrasure de la fenêtre ouverte dans la façade sud, fenêtre à l’encadrement en molasse et chanfreinée.
En 2003, une grande salle à vivre en rez-de-chaussée est construite, adossée à la façade est, là où s’élevait jadis une deuxième aile à plusieurs étages. Plusieurs baies en remploi proviennent d’horizons différents.
Le Trousset
Ancien chalet d'alpage
Le nom de "Trousset" viendrait du mot "Trosse" qui désignait un assemblage de "baliveaux" (jeunes arbres) liés par une corde et au bout desquels on plantait un "nanval" (sorte de coin avec une boucle) pour pouvoir les descendre de la montagne en les tirant à épaules d'homme dans les jets (couloirs) que le sentier actuel coupe encore à plusieurs endroits.Grande batisse divisée en plusieurs pièces, dont une immense d'environ 100m2 d'un seul tenant (pièce entièrement indépendante du refuge).
La partie refuge est constituée d'une pièce avec gazinière, de deux petites salles au rez-de-chaussée, et d'une mezzanine accessible à l'aide d'une échelle.
A noter que la toiture est toute neuve et date de 2013.
A l'intérieur on trouve 9 matelas simple, un matelas double en 140cm plus de nombreuses couvertures stockées dans un grand sac plastique transparent, le tout sur la mezzanine.
Quelques petits meubles avec de la vaisselle diverse plutôt en bon état ce qui est assez rare en refuges.
2 grandes tables et 4 bancs.
1 balai (+ un balai sans manche), 1 pelle.
Un livre d'or est présent.
Plus d'infos en cliquant sur ce lien:
http://www.refuges.info/point/2929/cabane-non-gardee/bauges/chalet-du-trousset/